Qu’elle soit marine ou azur, unissant le ciel et la mer, pastel, électrique ou encore turquoise, la couleur bleue est depuis toujours omniprésente dans les cultures et les civilisations portées par notre planète à la couleur éponyme.
Au-delà des effets bénéfiques qu’on lui prête sur l’esprit humain, cette couleur primaire communément associée aux sentiments de calme et de sérénité, à la fraîcheur et à l’infini, trouve depuis longtemps son expression dans la création artistique.
Tour à tour spirituel, politique, pacifique ou revendicateur, le bleu et ses pluralités se veut le fil conducteur de cette exposition, une invitation à appréhender le monde à travers un prisme aux multiples nuances où chaque artiste redéfinit et partage sa vision du monde et sa sensibilité.
En y regardant de plus près, dans la culture bouddhiste, la couleur bleue est celle du Bouddha Akshobhya, dont une émanation populaire est le Bouddha de médecine. L’azur représente la pureté, la tranquillité, et la guérison. Le bleu incarne une couleur de la sagesse. Il existe néanmoins une différence importante entre le bleu clair et le bleu foncé.
Le bleu clair sur lequel méditent les Bouddhistes est représenté par la turquoise. Il est sans limite et porteur de la sagesse de la terre et du ciel. Il illustre aussi la dualité de la vie et de la mort, témoignant de la vie humaine.
Le bleu foncé pour sa part est associé au lapis lazuli car pour les Bouddhistes, cette pierre symbolise ce qui est pur et rare. Les pierres de lapis lazuli les plus raffinées évoquent par leur aspect le ciel nocturne orné d’étoiles étincelantes ; on leur prête un grand pouvoir de guérison.
Dans la culture hindouiste majoritaire à Bali, le bleu est la couleur de l’azur, du ciel, des océans, des rivières avec un symbolisme similaire à celui de la culture bouddhiste. Certaines de leurs divinités sont représentées dans l’imagerie populaire avec la peau bleue, telles : Krishna, Rama, mais également Kali et Shiva. Rama et Krishna protègent le monde et combattent le mal. C’est également la couleur de Vishnu. Ces déités ont la peau foncée, la couleur bleue est une façon de les représenter.
Dans leurs tenues vestimentaires, le bleu est la couleur des Shûdras, castes d’agriculteurs, d’artisans et de tisserands ; mais également la couleur du sari des femmes de pêcheurs. Le procédé d’obtention de l’indigo étant considéré comme particulièrement impur, cette couleur était évitée par les castes plus élevées.
Même si le bleu est d’ordinaire une teinte consensuelle, son expression se révèle pour chacun de ces artistes de façon profondément personnelle, aussi bien dans le mouvement graphique que dans le choix des techniques et matériaux utilisés.
C’est à cette exploration de la couleur bleue que vous invite la galerie Arnaud Lebecq à l’occasion de son exposition BLEU PLURIEL(S).