Tawan Wattuya peint principalement à l’aquarelle.Né en 1973, il vit et travaille à Bangkok. Ses œuvres explorent le tissu social et les identités de son pays. Ses peintures sont souvent inspirées par des images glanées sur les réseaux sociaux. Elles représentent les questions d’actualité puisées dans le monde entier. Ses œuvres reflètent sa vision d’une race humaine qui perd son éthique et ses aspirations.
Tawan Wattuya participe à la Biennale de Bangkok 2020 (BAB 2020- Escape Routes).
« Je peins l’humain dans des corps d’animaux ».
Dans sa série Animal Farm (Animaux de la Ferme), Wattuya explore les comportements et les instincts les plus bas de l’humanité à travers ses représentations audacieuses de chiens, de cochons et d’animaux sauvages. Le choix de l’aquarelle par Wattuya est une tentative délibérée de transmettre la vitesse, le dynamisme et la complexité des contrastes de la société contemporaine dans sa dimension universelle.
Ses créations sont crues. Elles oscillent entre le détail de l’individualité d’une créature et la capture de son essence universelle. Cette universalité, cependant, n’est pas sans commentaire – critique – de la part de l’artiste.
Tawan Wattuya, par le biais d’études spectrales sur les panthères, les chiens et les porcs, suggère une vision orwellienne de l’hypocrisie qui sous-tend la société humaine.
Tawan a commencé à peindre des animaux en s’intéressant d’abord à ceux dont nous sommes la proie, puis aux prédateurs. Il se rappelle avoir voyagé en Europe de l’Est pendant une Résidence à Budapest, et avoir remarqué une exposition de taxidermie en face du Musée national de Prague, mais qui était fermée le jour où il voulait la visiter. À son retour en Thaïlande, il a commencé à peindre à partir des photos d’animaux empaillés qu’il y avait prises. « Chaque pays a son propre animal national. Chaque zodiaque a un signe animal », observe Tawan. «Je me demande pourquoi tant de pays ont des lions ou des tigres comme animaux nationaux alors que ces bêtes ne sont même pas locales ».
Il trouve des contradictions dans les mythes et les récits que les gens et les nations construisent autour d’eux. Qu’y a-t-il chez ces animaux auxquels nous voulons tant nous identifier ? Par ses coups de pinceau iconiques, à la fois fluides et précis, l’intestin, parfois, émerge de l’intérieur des animaux. Vu de manière axiomatique, les chiens aboient, les tigres chassent, les cochons ont des relations sexuelles. C’est comme si l’on ne pouvait être libre de se comporter selon son vrai tempérament que lorsqu’on est dépouillé de sa peau humaine.